Commissie voor de Sociale
Zaken |
Commission des Affaires sociales |
van woensdag 7 november 2007 Voormiddag ______ |
du mercredi 7 novembre 2007 Matin ______ |
La séance
est ouverte à 10.16 heures et présidée par M. André Frédéric.
De
vergadering wordt geopend om 10.16 uur en voorgezeten door de heer André
Frédéric.
01 Question de Mme Véronique Salvi au ministre de l'Emploi et de
l'Informatisation sur "l'enregistrement du règlement de travail"
(n° 222)
01 Vraag van mevrouw Véronique Salvi aan de minister van Werk en
Informatisering over "de registratie van het arbeidsreglement"
(nr. 222)
01.01 Véronique Salvi (cdH): Monsieur le président, monsieur le
ministre, le règlement de travail constitue dans toutes les entreprises, mais
davantage encore dans celles qui ne disposent pas de structure de concertation
sociale, un élément clé pour de bonnes relations sociales. C'est grâce au
règlement de travail que chacune des parties, employeur et travailleur, connaît
ses droits et ses obligations.
Rédiger un
règlement de travail correct est un travail important. Le législateur a prévu
dans la loi du 8 avril 1965 la procédure à respecter pour sauvegarder
les intérêts des parties. C'est ainsi que l'employeur doit afficher durant
quinze jours son projet de règlement de travail ou de modification de ce
règlement, accompagné d'un registre d'observations dans lequel les travailleurs
peuvent noter leurs remarques. Pendant ce même délai, les travailleurs peuvent
envoyer leurs remarques directement à l'inspecteur chef de direction du ressort
de leur entreprise. À l'issue des quinze jours, l'employeur envoie son projet
avec le cahier de remarques à l'inspecteur que je viens de citer.
Si des
remarques figurent dans ce cahier, l'employeur attend la conciliation qui se fera
avec l'inspecteur et peut déjà réfléchir lui-même à d'éventuelles corrections;
si aucune remarque n'y figure, l'employeur n'a pas la certitude que
l'inspection n'en a pas reçues directement de la part de ses travailleurs.
C'est ici que se pose un problème car l'article 12 de la loi prévoit que s'il y
a des remarques, l'inspecteur les fait connaître à l'employeur dans les quatre
jours mais ne prévoit pas de délai lorsqu'il n'y a pas de remarque. On pourrait
en déduire – a contrario – que si dans un délai de quatre jours l'employeur n'a
pas reçu de remarques de l'inspection, il peut en conclure qu'il n'y en a pas
et qu'il peut donc appliquer son règlement conformément au même article 12.
Malheureusement,
dans la pratique, tout cela n'est pas si simple. Si la plupart des directions
des inspections régionales font correctement leurs remarques dans les quatre
jours et procèdent bien à l'enregistrement de ce règlement de travail dans un
délai approximatif de quinze jours, aucun délai n'étant prévu dans la loi pour
l'enregistrement, il n'en est pas de même à la direction de Charleroi où,
depuis environ deux ans, l'enregistrement d'un règlement de travail relève du
parcours du combattant.
L'enregistrement
y demande un délai moyen de trois mois et il n'est pas rare que des remarques,
par ailleurs souvent de détails, arrivent chez les employeurs après un mois de
délai. Vous comprendrez aisément que ce n'est pas sans conséquence au niveau
pratique car l'ONSS n'accepte d'accorder certaines réductions de cotisations sociales
que lorsque le règlement de travail modifiant les conditions de travail est
dûment enregistré.
Le retard d'enregistrement pose donc des
retards à l'employeur, déconcerte les travailleurs qui attendent de pouvoir
appliquer un nouveau régime de travail, parfois négocié en toute bonne foi par
l'employeur pour une application rapide.
M. le
ministre pourrait-il me dire si les retards enregistrés à Charleroi sont dus à
un manque de personnel ou à une autre raison? Y a-t-il une raison objective à
ce que les directions de Mons, de Tournai ou de Nivelles enregistrent leur
règlement en quinze jours alors qu'à Charleroi, apparemment, il faudrait trois
mois en moyenne, avec toutes les conséquences pratiques que je viens de vous
énoncer?
01.02 Peter Vanvelthoven, ministre: Monsieur le président,
chers collègues, la direction de Charleroi, comme toutes les autres directions
de notre service, traite les règlements de travail dans des délais normaux.
Cela signifie que, lorsque des remarques sont faites à propos de
l'établissement d'un règlement de travail, l'attention du contrôleur social est
attirée par le chef de direction qui mentionne dans le dossier d'enquête la
nécessité d'une intervention rapide pour respecter les délais.
Dans d'autres
cas, pour traiter plus rapidement le règlement de travail, un contact
téléphonique est établi avec l'employeur pour obtenir le cahier d'observations,
des indications précises des horaires appliqués, la mention de la personne de
confiance en matière de harcèlement moral ou sexuel, le mode de paiement de la
rémunération du travailleur ou encore pour recevoir un exemplaire portant les
signatures requises.
Notre base de
données ne fait pas apparaître de retards au point de vue du traitement des
règlements de travail lorsqu'ils sont entre les mains des inspecteurs. À
l'issue du dossier, le règlement de travail est remis par l'inspecteur au
bureau où un agent administratif est chargé de transmettre l'accusé de
réception avec le numéro de dépôt du règlement de travail. Cette formalité
administrative n'empêche pas l'entrée en vigueur du règlement de travail.
Toutefois, la
direction de Charleroi a connu des retards dans la transmission de ces accusés
en raison de l'attitude de la personne chargée du traitement administratif.
Après enquête, nous avons pris des mesures en détachant une personne qui a pris
en charge l'expédition et l'enregistrement.
Néanmoins, si un
problème particulier se pose, je suggère que l'employeur, les travailleurs ou
l'organisation dont ils font partie prennent directement contact avec la
direction de Charleroi.
01.03
Véronique Salvi (cdH): Monsieur le président, monsieur le ministre, je vous remercie et
je me réjouis d'apprendre que des mesures ont été prises à ce moment pour la
régularisation de cette formalité administrative.
Je ne manquerai pas de faire part de votre réponse aux nombreuses
demandes qui m'ont été sollicitées. Effectivement, nous prendrons immédiatement
contact avec la direction dans le cas de problèmes récurrents.
Het incident
is gesloten.
02 Question de M. Jean-Luc Crucke au ministre de l'Emploi et de
l'Informatisation sur "les propos indignes du ministre envers les
employeurs belges" (n° 149)
02 Vraag van de heer Jean-Luc Crucke aan de minister van Werk en
Informatisering over "de misplaatste uitlatingen van de minister ten
aanzien van de Belgische werkgevers" (nr. 149)
02.01
Jean-Luc Crucke (MR): Merci, monsieur le président. Veuillez excuser mon retard :
je reviens de la commission du Budget.
Le président: Vous êtes excusé, monsieur
Crucke.
02.02
Jean-Luc Crucke (MR): Monsieur le ministre, je voudrais revenir sur des propos que vous
avez tenus au journal "De Morgen" et qui ont fait bondir non
seulement la FEB mais bon nombre de lecteurs. En résumé, vous disiez que les
employeurs seraient des fainéants. Vous avez fait appel à Karl Marx et à son
"Droit à la fainéantise". Je trouve intéressant de lire et de relire
Karl Marx mais aussi de le commenter. Selon vous, les patrons ne font pas assez
en matière de formation, de diversité et d’innovation. Ce sont les termes que
vous utilisez.
On peut se
dire qu’en période d’affaires courantes, on commence à être un peu fatigué et
que par conséquent, les propos du ministre ne reflètent pas exactement sa
pensée ou sa connaissance des dossiers. Aujourd’hui, après quelques jours de
recul, persistez-vous? Dans ce cas, pourquoi une telle différence entre l’image
forte que vous avez employée et l’évolution de l’emploi et des employeurs dans
ce pays? C’est choquant et cela mérite une explication.
Voilà,
monsieur le président : nous avons cette chance en commission d’avoir le
ministre en face de nous pour pouvoir nous dire quel est le fond de sa pensée
sur cet article paru dans le "Morgen".
02.03 Peter Vanvelthoven, ministre: Monsieur le président,
chers collègues, à mon sens, on ne pourra sûrement pas me reprocher de ne pas
avoir tout fait durant mon mandat de ministre de l’Emploi pour créer et
préserver une bonne ambiance de concertation sociale. Si certains dossiers ont
avancé un peu moins vite que je l’avais espéré, c’est précisément parce que
j’ai toujours visé un consensus préalable entre tous les partenaires.
J’ai
commencé cette interview en soulignant que le discours des droits et des
devoirs a constitué le fil rouge de la politique que j’ai menée et que je
continue à soutenir cette approche.
Je suis en
effet convaincu que cela offre la meilleure légitimité à notre sécurité
sociale.
Pour
l'essentiel, mon message consiste à dire que la réussite d'une politique de
l'emploi requiert l'engagement de trois partenaires, c'est-à-dire les
employeurs, les travailleurs et les pouvoirs publics.
Je me suis
ensuite demandé si chacun de ces partenaires avait honoré ses engagements
contractés de longue date. À cet égard, je me suis délibérément basé sur deux
sources officielles d'institutions, au sein desquelles siègent les partenaires
sociaux et dont les publications que je cite sont soutenues tant par les
organisations des employeurs que par celles des travailleurs. Je parle du rapport
technique du Conseil central de l'Économie sur les marges maximales disponibles
pour l'évolution du coût salarial du 8 novembre 2006 et du rapport annuel
2006 de la Banque nationale.
J'attire
votre attention sur le fait que le rapport du Conseil central de l'Économie
pour 2007 publié hier confirme totalement les conclusions du rapport précédent.
En ce qui
concerne le déficit d'emplois chez les travailleurs allochtones, je me suis
basé sur les données d'Eurostat et j'estime peu nombreux ceux qui mettent en
doute le sérieux de cette institution.
J'ai
délibérément voulu me focaliser sur les chiffres en matière de formation, de
recherche et d'innovation car je suis convaincu que ces secteurs sont les
facteurs essentiels pour l'avenir de notre économie et de notre compétitivité.
Contrairement à ce que vous suggérez, j'accorde bel et bien une très grande
importance aux efforts consentis par nos entreprises sur le plan de la
formation. Néanmoins, ni moi-même, ni personne d'autre je crois ne peut nier
que l'objectif d'un investissement de 1,9% de la masse salariale convenu pour
2004 n'est pas atteint.
Je ne peux
d'ailleurs résister à la tentation de mentionner encore une autre source que
celles citées ci-avant, c'est-à-dire le mémo du 3 octobre 2007 de la FEB
concernant la formation où elle cite elle-même le chiffre de 1,6%.
J'ai aussi
clairement indiqué que le nombre de participants et donc le taux de
participation a en effet augmenté.
Toutefois,
le montant global consacré à celle-ci diminuant de façon continue, la
conclusion est inévitablement que le montant ainsi que le nombre moyen d'heures
par participant est en recul.
En accordant
cette interview, je n'ai voulu offenser personne. Je considère tout simplement
que mon devoir de ministre de l'Emploi est d'appeler tous les partenaires
associés à la réussite de la politique de l'emploi à respecter les engagements
contractés depuis longtemps déjà.
02.04
Jean-Luc Crucke (MR): Monsieur le président, je remercie M. le ministre pour sa réponse.
Effectivement, présentée sous cet aspect, la situation est différemment
recadrée par rapport à l'interview, plus précisément par rapport à une phrase
choquante qui, prise au premier degré peut s'avérer offensante pour certains
employeurs qui fournissent de réels efforts.
Certes, vous
vous basez sur deux sources pour fonder une information, une estimation, une
évaluation. Monsieur le ministre, permettez-moi de vous le dire, c'est d'autant
plus dangereux! En effet, des sources, on peut en chercher des tas. Vous en
citez deux. Vous visez entre autres le problème des allochtones. En la matière,
vous avez raison, mais étant donné que l'on évoque Eurostat, je me référerai à
une autre source. Pour 2005, en ce qui concerne le nombre de travailleurs qui
bénéficient d'une formation organisée et payée par l'employeur, nous occupons
la cinquième place sur 31 pays en Europe. Nous figurons dans le peloton de
tête. Cette source aurait également pu être retenue et vous aurait peut-être
fait tenir des propos différents lors de votre interview. Il importe d'avoir
une vue très globale de la situation même si on peut faire mieux.
En
conclusion, je maintiens que ce propos tel qu'il est cité est excessif, mais
j'acte que le ministère visé mettra tout en œuvre pour que la concertation
sociale soit maintenue. C'est peut-être davantage le chef de groupe du sp.a,
dans l'opposition – et je vous félicite pour votre nomination à ce poste -, que
le ministre qui a parlé ce jour-là!
Le président: Nous verrons, monsieur
Crucke, de quoi demain sera fait! À chaque journée suffit sa peine!
Het incident
is gesloten.
03 Question de Mme Florence Reuter au ministre de l'Emploi et de
l'Informatisation sur "la commission paritaire 332 qui soumet les
maisons d'accueil non-subventionnées aux mêmes barèmes que les milieux
subventionnés" (n° 284)
03 Vraag van mevrouw Florence Reuter aan de minister van Werk en
Informatisering over "het paritair comité 332 dat de
niet-gesubsidieerde opvangstructuren dezelfde barema's oplegt als de
gesubsidieerde instellingen" (nr. 284)
03.01
Florence Reuter (MR): Monsieur le président, monsieur le ministre, cette question a fait
la une de l'actualité la semaine dernière. Les crèches privées, maisons
d'enfants non subventionnées, seront bientôt soumises à la nouvelle commission
paritaire 332 qui s'applique à l'ensemble du secteur. L'objectif de cette
commission paritaire semble logique: soumettre tous les milieux d'accueil aux
mêmes critères barémiques avec, en filigrane, l'augmentation des salaires des
gardiennes privées qui sont en moyenne 350 euros plus bas que dans les
structures publiques. Une augmentation de salaire paraît bien sûr souhaitable,
mais elle risque pourtant de mettre en péril la viabilité financière des
structures privées. Car seuls les parents financent ces maisons d'enfants non
subventionnées.
Cela
signifie donc que, pour absorber l'augmentation de salaire imposée par la
commission paritaire 332, il faudrait une augmentation substantielle du prix
payé par les parents. Pour certaines crèches privées, cela reviendrait à
demander 750 euros par enfant inscrit à temps plein pour un ménage qui
gagne globalement 3.300 euros. C'est bien entendu prohibitif. Quels sont
les parents qui accepteraient de payer un tel prix?
J'attire
votre attention sur le fait que les maisons d'enfants non subventionnées
représentent 7.500 places d'accueil en Communauté française, soit un quart des
places disponibles pour la petite enfance. 470 structures sont directement
concernées. Certaines ont déjà du mal à garder la tête hors de l'eau et leur
imposer de la sorte de nouveaux barèmes pourrait les mener à fermer leur
structure pour éviter la faillite. Et quand on connaît le manque criant de
places disponibles dans les milieux d'accueil, on comprend l'ampleur du
problème. Le risque est donc double: d'une part, la fermeture de certaines
maisons d'accueil et, d'autre part, celui de voir apparaître des crèches
clandestines qui ne seraient dès lors plus contrôlées par l'ONE.
Je vous
demande donc, monsieur le ministre, quelles solutions sont envisagées dans
votre sphère de compétences pour maintenir un niveau d'activité suffisant des
crèches non subventionnées? Des dérogations sont-elles possibles, à quelles
conditions? Et si oui, la FEDAJE, la Fédération des associations d'accueillantes,
est-elle apte à les représenter? Il est en effet difficile d'imaginer chaque
petite et moyenne structure faire seule les démarches en vue d'obtenir une
éventuelle dérogation.
Je vous
remercie.
03.02
Peter Vanvelthoven, ministre: Monsieur le président, chère collègue, la commission
paritaire pour le secteur francophone et germanophone de l'aide sociale et des
soins de santé 332 a été instituée par l'arrêté royal du 9 mars 2003, en
même temps que la commission paritaire des établissements et des services de
santé 330 et la commission paritaire pour le secteur flamand de l'aide sociale
et des soins de santé 331.
Le but des
partenaires sociaux était de réorganiser entièrement le secteur des soins de
santé et de remplacer la commission paritaire des services de santé 305.
La
constitution de ces comités paritaires s’est déroulée d’une manière plutôt
difficile. Les membres n’ont été nommés que le 8 juin 2007. C’est
seulement à partir de cette date que la commission paritaire 332 a commencé à
fonctionner et à conclure des conventions collectives de travail. Entre-temps,
la nouvelle commission paritaire a conclu une série de conventions collectives
pour "digérer" le transfert du comité paritaire 305 vers le 332.
Un groupe de
travail a également été installé pour examiner la convention de manière
sereine. Le but est d'examiner les améliorations possibles pour mieux répondre
encore aux souhaits et aux besoins du secteur. C’est un travail de plus longue
haleine et ce sont les partenaires sociaux qui sont compétents pour prévoir des
dispositions spécifiques en matière de salaires et de dérogations.
Les
entreprises qui rencontrent des difficultés pour appliquer les barèmes prévus
peuvent introduire un dossier auprès d’un comité ad hoc qui a été installé
récemment. Ce comité existait déjà d’ailleurs sous la commission 305.2. Sur la
base de critères objectifs, le comité décide si les dérogations peuvent être
accordées. La première réunion du comité ad hoc aura lieu à la fin de ce mois.
À cette occasion, on y déterminera ces critères.
Le règlement
d’ordre intérieur de la commission paritaire prévoit que l’entreprise doit
introduire elle-même son dossier. Tel était déjà le cas pour la commission
paritaire 305. Cela n’empêche pas la FEDAJE de soutenir ces entreprises.
03.03
Florence Reuter (MR): Je remercie le ministre pour ses réponses. Je voudrais préciser un
point: s’il existe en effet une possibilité d’obtenir une dérogation, il est
dommage que la commission paritaire ne soit pas adaptée directement pour les
structures non subventionnées. Dans ce cas, chaque petite ou moyenne structure
va devoir introduire elle-même une demande. Pour une structure d’accueillantes
d’enfants, cela représente un travail considérable. Cela ne va pas leur
faciliter les choses.
Je tiendrai
la suite à l’œil et j’espère que cela résoudra le problème d’un maximum de
maisons d’enfants non subventionnées.
Het incident
is gesloten.
Le
développement des questions se termine à 10.38 heures.
De behandeling van de vragen eindigt om 10.38 uur.