Mondelinge vraag van mevrouw Miche`le Gilkinet aan
de minister van Justitie over

de problemen van

volksgezondheid met betrekking tot hepatitis B en C
in de penitentiaire instellingen

(nr. 1297)

Mme Miche`le Gilkinet (AGALEV-ECOLO) : Monsieur le
pre´sident, monsieur le ministre, chers colle`gues, plu-
sieurs acteurs de la sante´ s'inquie`tent des proble`mes de
sante´ publique en milieu carce´ral et, principalement, de
l'accroissement du nombre de de´tenus atteints d'he´pati-
tes B et C.

L'he´patite B est conside´re´e par l'OMS comme un pro-
ble`me majeur de sante´ publique puisqu'elle est classe´e
parmi les dix maladies infectieuses les plus meurtrie`res.

La Belgique s'est conforme´e partiellement aux recom-
mandations de l'OMS en engageant un processus de
vaccination acce´le´re´e a` l'intention des enfants. Ce dis-
positif constitue un premier pas, qui devra certes se voir
comple´te´ par d'autres interventions. A cet e´gard, je
de´sirerais vous interroger en particulier sur celles qui
sont de votre ressort, la sante´ des de´tenus relevant de
fait en Belgique de la compe´tence du ministre de la
Justice.

Dans le syste`me pe´nitentiaire, il n'existe pas de me´ca-
nismes de surveillance e´pide´miologique et le peu de
donne´es disponibles relativement a` la sante´ des de´tenus
proviennent d'e´tudes ponctuelles. De ces dernie`res, il
ressort tre`s clairement que la pre´valence de l'he´patite B
serait, dans la population carce´rale, quatre fois supe´-
rieure a` celle de la population ge´ne´rale, et celle de
l'he´patite C vingt fois supe´rieure !

Cette situation s'explique en raison du nombre important
de de´tenus usagers de drogues par voie intraveineuse.
En effet, diffe´rents rapports d'observation sugge`rent que
plus de 50% de ceux-ci sont des usagers de drogues,
dont 30% par voie intraveineuse.

Bien que

re´glementairement parlant, il n'y ait ni rap-

ports sexuels, ni drogues en milieu carce´ral, un certain
nombre d'enque^tes, tant en Belgique qu'a` l'e´tranger, ont
mis en e´vidence l'existence de comportements a` risques
en prison, tels que le partage de mate´riel d'injection, les
relations sexuelles non prote´ge´es et les pratiques de
tatouage et/ou de piercing avec du mate´riel non de´sin-
fecte´. De plus, la surpopulation, que l'on connai^t dans
nos prisons, engendre souvent des conditions d'hygie`ne
inade´quates et propices a` la propagation des maladies.

Sans porter de jugement sur le pourquoi et le comment
du phe´nome`ne, force est de constater que l'offre de soins
en milieu pe´nitentiaire se limite tre`s ge´ne´ralement a` leur
aspect curatif.

Actuellement, en Belgique, ni les de´tenus a` risques ni les
de´tenus positifs a` l'he´patite C ne sont vaccine´s syste´ma-
tiquement contre l'he´patite B, bien qu'il soit reconnu que
cette vaccination ait un effet protecteur non seulement
contre l'he´patite B mais aussi contre les complications
dues a` l'he´patite C. En outre, le de´pistage des he´patites
n'est propose´ qu'aux seuls de´tenus a` risques, cette
dernie`re notion e´tant du reste laisse´e a` l'appre´ciation du
me´decin de la prison.

Partant, je voudrais attirer votre attention, monsieur le
ministre, sur cette proble´matique, car j'estime qu'elle
rele`ve tout bonnement de la sante´ publique. Bien que les
prisons soient des milieux clos, elles sont en contact
permanent avec la socie´te´. Nous ne pouvons ignorer ni
ce qui s'y passe, ni ceux qui y vivent, quelle que soit la
dure´e de leur incarce´ration. Par ailleurs, l'on sait que des
anne´es de vie supple´mentaires dans de bonnes condi-
tions physiques constituent un facteur important favora-
ble a` la re´insertion. Il me semble donc pertinent et urgent
de prendre des dispositions en cette matie`re.

HA 50

COM 159

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KAMER - 2e ZITTING VAN DE 50e ZITTINGSPERIODE

CHAMBRE - 2e SESSION DE LA 50e LEGISLATURE

1999

2000